Comrade Fatso: slam or riot!

En introduction, une traduction libre de la présentation sur son ancien blog :
“Samm Farai Monro, plus connu sous le nom de Comrade Fatso, est l’un des poètes les plus populaires de la scène artistique du Zimbabwe. Né en 1980, il a passé la majeure partie de sa jeunesse au Zimbabwe, inspiré par la vie et le combat pour la justice. Comrade Fatso nomme sa poésie Toyi Toyi Poetry, de la poésie urbaine radicale, issue de la rue, mixant le Shona et l’Anglais, la mbira avec le Hip Hop, la poésie avec la lutte pour la survie. Cette poésie est la voix des marginalisés, des brutalisés, des enfants de la rue, des femmes abusées. Sa poésie n’est pas la voix des sans-voix. Sa poésie, c’est de l’insurrection.”

Ouf ! Déjà, le décor est planté ! Je ne reviendrai pas sur l’état du Zimbabwe, de ses crises politique, sociale, alimentaire et sanitaire… Cherchez dans vos journaux préférés et vous trouverez…

Je vous propose de l’écouter dans Bread and Roses accompagné par Chiwoniso :

Et en live (2009) :

Alors, vous avez senti les frissons de l’insurrection latente, où les affligés sont las, mais prêts au dernier combat… avant la mort, peut-être ?

Cette chanson très populaire auprès du public est extraite de l’album de Comrade Fatso and Chabvondoka House of Hunger. Elle est chantée du point de vue d’un vendeur (de rue, je pense) pendant l’une des opérations de répression du régime Mugabe. Elle est un appel à recevoir du pain et des roses – de l’amour et de la dignité – et est dédiée aux militantes Zimbabwéennes du mouvement WOZA (Women Of Zimbabwe Arise).

Comrade Fatso a déjà fait plusieurs tournées depuis 2007, en Europe et au-delà, est apparu dans la presse internationale (y compris comme journaliste), a été proposé pour un prix des droits de l’homme au Zimbabwe dans la catégorie musique… L’Agence France Presse a nommé l’album House of Hunger, interdit au Zimbabwe mais distribué de manière alternative, “l’album le plus révolutionnaire depuis la musique de Thomas Mapfumo dans les années 70.”

Comrade Fatso & Chabvondoka ft. Outspoken: MaStreets

Pour conclure, la police “politique” est présente à tous les concerts où il se produit, qu’il slamme a capella, juste accompagné d’une guitare basse ou du groupe Chabvondoka.

Voilà, je m’arrête là. Réussir à fusionner l’esprit de la révolte avec celui de la poésie et de la danse, c’est grand !

Je vous invite à visiter ses sites et ses blogs… pour en découvrir plus…

Remarque : Toyi-toyi est une danse sud-africaine, originaire du Zimbabwe qui devint célèbre pour son utilisation en tant que contestation politique pendant l’apartheid. Toyi-toyi commence en tapant des pieds et en entonnant spontanément des chants pendant les manifestations et peut inclure des slogans politiques improvisés ou non.
En Octobre 2004, Robert Mugabe aurait banni la Toyi-toyi, même à l’intérieur de bâtiments, du fait de son utilisation contestataire.