J’assiste depuis quelques temps à l’arrivée en force dans le monde musical, d’un instrument hautement traditionnel, voire mystique, le Kamélé N’goni. Voici 2 artistes que j’ai pu découvrir en ligne, faute de temps actuellement (je vous dirai pourquoi très vite).
Tout d’abord Abou Diarra, en improvisation à Africa n°1 :
Ou en duo avec la flûte Peule de Dramane Dembélé, dans An Ka Bélébélé :
Puis Pedro Kouyate, dans Waliden :
Le N’goni (ou Djeli N’goni, le N’goni des Griots) est un instrument traditionnel des pays Mandingues, d’abord au Mali, mais avec une emprise assez large en Afrique de l’Ouest et du Centre. Si on peut le considérer comme une forme de guitare, il est plutôt de la famille du Luth, avec entre 4 et 7 cordes, que l’on joue avec 2 doigts à la manière du Banjo, dont il est probablement l’ancêtre…
L’un des artistes les plus connus actuellement sur cet instrument est Bassekou Kouyate (et Ngoni Ba) :
Le Kamélé N’goni, ou N’goni des jeunes hommes, est un digne successeur (et non remplaçant) du Dozo N’goni, le N’goni des chasseurs. Avec jusqu’à 12 cordes, il est le cousin de la Kora, la Harpe-Luth, et on le trouve encore principalement au Mali, instrument incontournable de la culture des Griots.
L’histoire du Dozo N’goni se perd dans la nuit des temps (ou presque…), ses racines remontant au XIIème lorsqu’il devint l’emblème de la confrérie des chasseurs, pour raconter les récits de chasse, voire de combats, les louanges et intercéder avec les esprits dans le cadre de la médecine traditionnelle. Pour en savoir plus, je vous invite à lire cet article sur Wikipedia, sans oublier de consulter la charte du Manden.
Le Kamélé N’goni est quant à lui une évolution réalisée dans les années 50 ou 60, dont quelques musiciens se disputent la paternité. L’objectif était de sortir l’instrument de son cadre traditionnel séculaire pour l’adapter à l’évolution musicale, en autres par un accordage différent du pentatonique.