Spike Jones : musicale comédie

Dans le post sur le Jazz New Orleans et Dixieland, j’ai présenté le FireHouse 5+2, groupe gentiment déjanté

Passons à l’étape au-dessus : le big band carrément délirant !

J’ai découvert Spike Jones & the City Slickers à la radio lorsque j’avais 8/10 ans Je crois me souvenir que certains morceaux passaient dans les émissions de Francis Blanche le dimanche matin sur une radio périphérique… Et tout de suite, je me suis dit qu’il me faudrait en savoir plus

Bon, cela a mis quelques années, mais j’ai enfin pu étancher ma soif de ces morceaux hilarants, le plus souvent des reprises de classiques, joués en prise directe, avec de vrais instrumentistes excellents et des instruments pas toujours classiques, eux En effet, Spike Jones, fils d’un agent ferroviaire, avait reçu, en plus de sa première batterie à 11 ans, une initiation à l’expression musicale avec des casseroles, pots, couverts par le chef d’un buffet de gare

Certaines de leurs créations sont devenus des standards eux-mêmes : Der Führer’s Face, base pour un dessin animé anti-nazi de Disney en 1943, l’ouverture de Guillaume Tell (Rossini) jouée avec des ustensiles de cuisine, All I Want for Christmas (is my 2 front teeth) – n°1 des ventes en 1949, Hawaiian War Chant, My Old Flame, Ghost Riders (in the Sky)

Pourquoi j’aime ce type de musique ? Là encore, c’est extrêmement jazzy ou swing, même si les inspirations ou les reprises ont un spectre “très large”. Surtout l’énergie qui se dégage vient admirablement compléter une capacité à presque donner une “substance” palpable à chaque morceau.
C’est pratiquement un exemple de sound design, de musique à l’image sans images (sauf sur les morceaux filmés, mais là c’est de la comédie). Avec de tels arrangements, l’imagination permet de directement incorporer le visuel via les sons, les voix, les bruits
Et on est si près de tout ce qui a fait le succès de l’accompagnement sonore des dessins animés Warner Bros

A noter : Mel Blanc, la voix américaine de Bugs Bunny, a participé à certains enregistrements, dont Clink! Clink! Another Drink.

Mort trop jeune, à 53 ans (dit-on de l’abus d’alcool et de tabac qui lui permettaient de tenir de loooongues journées), il a laissé dans les archives de la télé, de la radio et sur disques, des vidéos musicales (soundies) et des morceaux d’anthologie…
Si vous ne connaissez pas, jetez-y une oreille curieuse… et savourez